CESARE PAVESE – LES CHATS SAURONT (La mort viendra et elle aura tes yeux) FRA

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Cesare Pavese

 

Les chats sauront

(La mort viendra et elle aura tes yeux)

 

 

 

La pluie tombera encore

sur tes doux pavés,

une pluie légère

comme un souffle ou un pas.

 

La brise et l’aube légères

fleuriront encore

comme sous ton pas,

quand tu rentreras.

 

Entre fleurs et balcons

les chats le sauront. 

 

Il y aura d’autres jours,

il y aura d’autres voix.

Tu souriras toute seule.

Les chats le sauront.

 

Et tu entendras

des mots très anciens,

des mots las et vains

comme les vieux habits

des fêtes d’hier.

Toi aussi, tu auras des gestes.

Tu diras des mots –

visage de printemps,

toi aussi tu auras des gestes.

 

Les chats le sauront,

visage de printemps ;

et la pluie légère,

l’aube de jacinthe,

qui déchirent le cœur

quand on ne t’espère plus,

sont le triste sourire

que, seule, tu souris.

 

Il y aura d’autres jours,

d’autres voix, d’autres éveils.

Nous souffrirons dans l’aube,

visage de printemps.

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Cesare Pavese – Les chats sauront (La mort viendra et elle aura tes yeux)

(10 avril 1950)

 

 

Cesare Pavese

 

 

Cesare Pavese, né le 9 septembre 1908 à Santo Stefano Belbo et mort le 27 août 1950 à Turin, est un écrivain italien.

Cesare Pavese se suicide le 27 août 1950 dans une chambre de l’hôtel Roma, place Carlo-Felice à Turin, laissant sur sa table un mot :

« Je pardonne à tout le monde et à tout le monde, je demande pardon. Ça va ? Ne faites pas trop de commérages. »

Il y laisse aussi un dernier texte, La mort viendra et elle aura tes yeux, lequel se termine par : « Assez de mots. Un acte ! ».

Il aura aussi tenu un journal intime, paru sous le titre Le Métier de vivre (posthume), de 1935 à sa mort. Il s’achève lui aussi sur ces mots : « Tout cela me dégoûte. — Pas de paroles. Un geste. Je n’écrirai plus. » (wikipedia)

 

 

Cesare Pavese

Œuvres

 

 

La Trilogie des Machines (1929) (recueil de trois récits d’inspiration futuriste), postface de Marziano Guglielminetti, traduit par Joël Gayraud, Paris, Mille et une nuits, 1993

Travailler fatigue ou Lavorare stanca (1936)

La Plage ou La spaggia (1942)

Vacance d’août ou Feria d’agosto (1946)

Dialogues avec Leuco (1947), traduction collective (séminaire Sorbonne Nouvelle – Paris 3 : B. Di Lauro, M. Fusco, M. Muià, J.Ch. Vegliante…), 1986

Le Camarade ou Il compagno (1947)

Avant que le coq chante, recueil de trois récits : Par chez nous, La Prison et La Maison sur les collines (1949)

Le Bel Été (1949), prix Strega 1950, traduction M. Arnaud

La Lune et les Feux ou La luna e i falò (1950)

Nuit de fête ou Notte di festa, posthume

Le Métier de vivre, posthume (1952)
(wikipedia)

 

 

 

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