JORGE LUIS BORGES Texte BORGES ET MOI Histoires courtes fra

 

 Poèmes de Borges

Jorge Luis Borges
Borges et moi

 

Jorge Luis Borges Tous les écrits > ici

 

Poèmes Argentins

Texte intégral traduit en français

Littérature argentine

 histoires courtes

 

C’est à l’autre, à Borges, que les choses arrivent.

 

Moi, je marche dans Buenos Aires, je m’attarde peut-être machinalement, pour regarder la voûte d’un vestibule et la grille d’un patio.

J’ai des nouvelles de Borges par la poste et je vois son nom proposé pour une chaire ou dans un dictionnaire biographique.

 

J’aime les sabliers, les planisphères, la typographie du XVIIIe siècle, le goût du café et la prose de Stevenson;

l’autre partage ces préférences, mais non sans complaisance et d’une manière qui en fait des attributs d’acteur.

 

Il serait exagéré de prétendre que nos relations sont mauvaises.

Je vis et me laisse vivre, pour que Borges puisse ourdir sa littérature

et cette littérature me justifie.

 

 

Je confesse volontiers qu’il a réussi quelques pages de valeur,

mais ces pages ne peuvent rien pour moi,

sans doute parce que ce qui est bon n’appartient à personne, pas même à lui, l’autre,

mais au langage et à la tradition.

 

 

Au demeurant, je suis condamné à disparaître, définitivement,

et seul quelque instant de moi aura chance de survivre dans l’autre.

 

Peu à peu, je lui cède tout,

bien que je me rende compte de sa manie perverse de tout falsifier et exagérer.

 

Spinoza comprit que tout chose veut persévérer dans son être ;

la pierre éternellement veut être pierre

et le tigre un tigre.

 

Mais moi je dois persévérer en Borges, non en moi (pour autant que je sois quelqu’un).

Pourtant je me reconnais moins dans ses livres que dans beaucoup d’autres

ou que dans le raclement laborieux d’une guitare.

 

Il y a des années, j’ai essayé de me libérer de lui

et j’ai passé des mythologies de banlieue

aux jeux avec le temps et l’infini,

 

mais maintenant ces jeux appartiennent à Borges et il faudra que j’imagine autre chose.

De cette façon, ma vie est une fuite où je perds tout

et où tout va à l’oubli, ou à l’autre.

Je ne sais pas lequel des deux écrit cette page.

..

.

Jorge Luis Borges – Borges et moi 

Littérature argentine – Poésie

Texte intégral traduit en Français

 

 

Jorge Luis Borges Tous les écrits > ici

 

 

 Jorge Luis Borges 

Jorge Luis Borges (Jorge Francisco Isidoro Luis Borges Acevedo, Buenos Aires, 24 août 1899 – Genève, 14 juin 1986) était un écrivain, poète, essayiste, traducteur et universitaire argentin.

Il est considéré comme l’un des écrivains les plus importants et les plus influents du XXe siècle.

Les œuvres de Jorge Luis Borges ont contribué à la littérature philosophique et au genre fantastique.

Jorge Luis Borges est célèbre à la fois pour ses contes fantastiques, dans lesquels il a pu combiner des idées philosophiques et métaphysiques avec les thèmes classiques du fantastique et pour sa production plus large de poèmes.

 

Jorge Luis Borges
Publications

 

Ferveur de Buenos Aires (Fervor de Buenos Aires) (1923)

Lune d’en face (Luna de frente) (1925)

Inquisiciones (non traduit) (1925)

Cuaderno San Martín (traduit tel quel) (1929)

Evaristo Carriego (traduit tel quel) (1930)

Discussion (Discusión) (1932), trad. Claire Staub, coll. La Croix du Sud, Gallimard, 1966

Histoire universelle de l’infamie (Historia universal de la infamia) (1935)

Histoire de l’éternité (Historia de la eternidad) (1936)

Six problèmes pour Don Isidro Parodi (1942)

Fictions (Ficciones) (1944) (recueil contenant « La Bibliothèque de Babel »), trad. Roger Caillois, Nestor Ibarra et Paul Verdevoye, Gallimard, 1951

L’Aleph (El Aleph) (1949), trad. Roger Caillois et René L.-F. Durand, Gallimard, 1967

Enquêtes puis Autres inquisitions (Otras inquisiciones) (1952), trad. Paul et Sylvia Bénichou
L’Auteur puis L’auteur et autres textes (El hacedor) (1960) (ISBN 2-07024-037-1), trad. Roger Caillois, Gallimard, 1965

L’Autre, le Même (El otro, el mismo) (1964)

Pour les six cordes (Para las seis cuerdas) (1965)

Le Livre des êtres imaginaires (El libro de los seres imaginarios) (1967) collab. Margarita Guerrero (rééd. augm. du Manuel de zoologie fantastique, 1965, trad. de Manual de zoología fantástica, 1957), trad. Gonzalo Estrada, Yves Péneau et Françoise Rosset, L’Imaginaire, Gallimard, 1987

Œuvre poétique (Obra poética) (1965), trad Nestor Ibarra, coll. Du monde entier, Gallimard, 1970
Chroniques de Bustos Domecq (Cronicas de Bustos Domecq) (1967), trad. Françoise Rosset, coll. Romans traduits, Denoël, 1980

Éloge de l’ombre (Elogio de la sombra) (1969)

Le Rapport de Brodie (El informe de Brodie) (1970), trad. Françoise Rosset, Gallimard, 1972

Essai d’autobiographie (An autobiographical essay) (1970) (traduit en 1980 avec Livre de préfaces)

L’Or des tigres (El oro de los tigres) (1972), trad. Nestor Ibarra, Gallimard, 1976

Nouveaux contes de Bustos Domecq (Nuevos cuentos de Bustos Domecq) (1972)

Introduction à la littérature nord-américaine (Introducción a la literatura norteamericana) (L’âge d’homme, 1973), en collaboration avec Esther Zemborain de Torres

Livre de préfaces puis Préfaces avec une préface aux préfaces (Prólogos con un prólogo de prólogos) (1975)

Le Livre de sable (El libro de arena) (1975), trad. Françoise Rosset, Gallimard, 1978

La Rose profonde (La rosa profunda) (1975), trad. Nestor Ibarra

La Monnaie de fer (La moneda de hierro) (1976), trad. Nestor Ibarra

Libro de sueños (non traduit) (1976)

Qu’est-ce que le bouddhisme? (Qué es el budismo?) (1976) (ISBN 2-07032-703-5), trad. Françoise Rosset, Gallimard, 1979

Histoire de la nuit (Historia de la noche) (1977), trad. Nestor Ibarra

Sept nuits (Siete noches) (1980)

Conférences (Siete noches – Borges oral) (1979-1980), trad. Françoise Rosset, Folio essais, Gallimard, 1985

Livre de préfaces, suivi de Essai d’autobiographie (1980) (ISBN 2-07037-794-6)

Le Chiffre (La cifra) (1981), trad. Claude Esteban, Gallimard, 1988

Neuf essais sur Dante (Nueve ensayos dantescos) (1982), trad. Françoise Rosset, coll. Arcades, Gallimard, 1987

Atlas (1984), trad. Françoise Rosset, Gallimard, 1988

Les Conjurés (Los conjurados) (1985), trad. Claude Esteban, Gallimard, 1988

Borges en dialogues avec Osvaldo Ferrari (Borges en dialogo) (1985)

Le Martin Fierro (1985) trad. Bernard Lesfargues – Éditions Curandera (ISBN 2-86677-022-1) édité erroné, 1985

Feuilletons du samedi (Borges Obras, résenas y traducciones inéditas) (1995)

Conversations à Buenos Aires (Dialogos de Jorge Luis Borges y Ernesto Sábato) (1996) Jorge Luis

Borges – Ernesto Sábato (ISBN 2-26404-042-4)

Ultimes dialogues (1996) Jorge Luis Borges – Osvaldo Ferrari (ISBN 2-87678-013-5)

La proximité de la mer, anthologie (2010) (ISBN 978-2-07-012842-6), trad. et préface de Jacques Ancet, coll. Du monde entier, 2010

La Sœur d’Eloisa avec Luisa Mercedes Levinson, traduction française de Christian Garcin (ISBN 2-86432-385-0)

Dialogue, entretien, textes rares, lettres inédites, Jorge Luis Borges, Victoria Ocampo, préface de Maria Kodama, introduction d’Odile Felgine, traduction d’André Gabastou, Bartillat/SUR, Paris, 2014

Poèmes d’amour (2014), trad. et préface de Silvia Baron Supervielle, coll. « Du monde entier » Gallimard, 2014

(wikipedia)

 

 

www.yeyebook.com

 

Vous aimerez aussi...